Le Garde Chauvin

En préparation de la Campagne d’Autriche, l’Empereur demanda au ministre de la Marine DECRES de prélever les meilleurs matelots et ouvriers des ports de l’Empire afin de former une unité spéciale destinée à rejoindre le Génie de la Grande Armée.

En mars 1809, à Anvers, est constitué le « 1er Régiment de Marine » par l’amalgame du 1er Bataillon des Ouvriers de la Marine et du 44ème Equipage de Flottille. Chaque unité conservant ses spécificités et son uniforme. Il est sous les ordres du Capitaine de Vaisseau BASTE, du Bataillon des Marins de la Garde Impériale qui fait fonction de Colonel. Il participe à la construction des ponts sur le Danube, chasse les troupes Autrichiennes des îles sur le fleuve dont celle de Lobau, facilitant le passage des troupes françaises qui vaincront à la bataille de Wagram.

Durant la Campagne d’Espagne, le 15 janvier 1810, un autre équipage de Flottille, le 43ème est également amalgamé au 2ème bataillon d’Ouvriers Militaires de la Marine et forme ainsi le « 2ème Régiment de Marine », sous les ordres du Colonel SAIZIEU, du Bataillon des Marins de la Garde Impériale.

Le 1er régiment rejoint le second en Espagne et participent ensemble à divers combats durant cette campagne, puis ils sont affectés au siège de Cadix en Andalousie sous les maréchaux SOULT, duc de Dalmatie et de VICTOR, duc de BELLUNE.

Le Colonel BASTE est alors rappelé à Anvers, pendant qu’il est ordonné aux matelots et ouvriers de créer une flottille en réquisitionnant toutes les embarcations de la région et en construisant plusieurs canonnières dont le bateau canonnier du Colonel SAIZIEU, dénommé « le Mistick » monté par des Marins de la Garde (échappés des pontons espagnoles) et des matelots des 43 et 44ème .

La petite flottille comptant une centaine d’embarcations force le passage de la rade de Cadix, de San Lucar à Port Sainte Marie, sous le feu de l’ennemi. Une partie des canonnières légères est transportée sur des charrettes tirées à bras d’hommes, le reste navigue par la mer et repousse par un feu nourri toutes les attaques de la flottille ennemie. En souvenir de ces combats, sous les yeux de SOULT et VICTOR, la petite flottille française portera le nom de « Flottille du Trocadéro ».

On retrouve les matelots et ouvriers, souvent en compagnie des Marins de la Garde, durant toutes les campagnes dont celle de Russie en 1812, d’Allemagne en 1813 et de France en 1814.

A sa fondation, notre association s'est spécialisée dans la reconstitution du 8ème Bataillon des ouvriers militaires de la Marine puis s'est donc naturellement diversifiée dans les unités de matelots et de marins de la Garde Impériale.